Le perfectionnement des soins apportés aux blessés

Au fil des années, le système de soins se perfectionne. Le nombre de morts baisse à 6 en 1916.

Ce net progrès est dû aux mesures prises dès que le blessé arrive aux ambulances du front, à l’habileté des chirurgiens et à l’expérience des infirmières.

L’hôpital acquiert auprès de l’École polytechnique des appareils de plus en plus perfectionnés, notamment en matière de radiographie. En effet, le professeur Broca utilise ce procédé pour repérer puis enlever des éclats d’obus présents dans le corps des blessés depuis deux ans.

Frédéric Masson écrit :

« Le professeur Broca, avec sa haute compétence, son impeccable droiture, son adresse et son ingéniosité, a réalisé des prodiges ».

L’hôpital acquiert également des lits mécaniques et le premier ozonateur installé à Paris qui permet de purifier l’air des chambres.
100 lits supplémentaires, un bon air et une bonne alimentation sont assurés par les ambulances de Nointel, Luzarches et Beaumont autour de l’hôpital où sont envoyés les convalescents ainsi que les blessés en observations et susceptibles d’être réopérés par le professeur Broca.

Il est essentiel de rappeler que l’Institut de France a également ouvert en 1914, « l’ambulance Lovenjoul » dirigée par Georges Vicaire, conservateur de la bibliothèque Lovenjoul à Chantilly. Rattaché à l'Association des Dames Françaises, cet hôpital mettait 20 lits à disposition des blessés.

En 1917, un seul blessé meurt à l’hôpital. Les autres soldats sortent avec des vêtements chauds, une chemise, un caleçon de flanelle, une paire de chaussettes de laine, une ceinture, un chandail, une paire de bandes molletières, un mouchoir et une petite somme d’argent. Ces effets sont confectionnés soit au sein-même de l’hôpital par les soldats les plus valides, soit achetés pour une somme minime à l’ouvroir de l’Institut, créé depuis 1914 sous la direction de Madame Pasteur Vallery-Radot.

Les soldats repartent au front ou sont réformés après une amputation mais gardent un très bon souvenir de leur séjour, comme en témoignent les cartes-postales de remerciements adressées au personnel.

« Ces lieux ont reçu une âme et cette âme persiste »,

Frédéric Masson

Paradoxalement, l’année 1918 est dramatique pour l’hôpital car Paris est située dans la zone de guerre et se fait bombarder jour et nuit.

Frédéric Masson écrit :

« Madame Miret, secondée par l’interne de garde et le concierge, descendait sur son dos, dans les caves, les blessés. Le quartier Saint-Georges était éprouvé par les bombes comme par les obus. Par ordre du Service de Santé, les blessés avaient été concentrés au rez-de-chaussée […]. »

L’hôpital auxiliaire devient un hôpital d’évacuation, lieu de passage continuel de blessés qui viennent s’y reposer.

L’Institut a investi près de 400 000 francs sans compter les dons importants des académiciens et correspondants qui ont perfectionné le séjour des blessés.

Frédéric Masson écrit :

« Les membres de l’Institut n’ont pas seulement amélioré leur sort, ils ont porté à un degré très sensible la réputation de la formation qu’ils avaient créée […] ».