La Coupole
en 1914

Coupe longitudinale

La Coupole
aujourd'hui

Coupe longitudinale

J.-P. Babelon (dir.), Le Palais de l’Institut. Du collège des Quatre-Nations à l’Institut de France, Paris, 2005

Le Palais de l'Institut en 1914

Sous la Coupole


La configuration intérieure de palais de l’Institut a fait l’objet d’un profond remodelage dans le courant du XXe siècle. Aussi, le siège des Cinq Académies – la Coupole notamment – présente-t-il à l’aube de la Grande Guerre et durant tout le conflit un aspect sensiblement différent de celui que nous lui connaissons aujourd’hui ; les fonds de la bibliothèque de l’Institut conservent le souvenir de ces aménagements désormais disparus.

En 1806, la chapelle du ci-devant collège des Quatre-Nations connaît aux mains de l’architecte Antoine Vaudoyer (1756-1846) un réaménagement intérieur complet afin d’y accueillir les séances publiques de l’Institut. Cette conversion vise à pouvoir y placer 1 200 personnes tout en garantissant le confort et l’acoustique de la salle. Pour cela, l’architecte fait construire sous le dôme originel une fausse coupole en charpente recouverte de toile qui vient dissimuler l'intérieur du tambour. Éclairée par huit baies dégagées par de profondes lunettes, elle est décorée de bas-reliefs feints représentant les Muses surmontées d'aigles impériaux.

Les quatre grandes arcades encadrant l’espace central sont également recoupées en leur partie supérieure de façon à pouvoir disposer, comme au théâtre, d’un étage de tribunes garnies de sièges et drapées de grands rideaux vert et or.

Le sol de l’espace central de la chapelle est quant à lui fortement abaissé par accueillir les sièges, disposés sur des gradins dessinant deux hémicycles ; le premier, côté parvis, est destiné au public, le second, au sud, réservé aux membres de l’Institut, est surmonté par la tribune de l'orateur et le bureau du président. Sur les trois autres côtés, les gradins accueillant l’assistance se poursuivent en pente douce sous les tribunes de l’étage.

Le public avait accès du côté du parvis, non par la porte centrale, condamnée du fait de la présence des gradins, mais par quatre portes latérales. Les membres de l’Institut pénétraient dans la salle par la travée sud, au moyen de deux portes ménagées de chaque côté de la tribune du président.

Ainsi le parti architectural de Vaudoyer avait-il totalement masqué, à l’intérieur, le dessin primitif de la chapelle de Le Vau. C’est dans ce cadre solennel – inchangé jusqu’en 1958, orné de draperies, de figures feintes et sculptées, que se déroulèrent les séances de rentrée des Cinq Académies durant la Première Guerre mondiale.

Coupe transversale de l’ancienne chapelle du collège des Quatre-Nations après l’intervention de Vaudoyer
(A. Vaudoyer, Plan, coupe et élévation du palais de l’Institut impérial..., Paris, 1811)