Les Croquis de guerre de A. Gayraud, sous-officier sapeur

Inventaire des croquis sur Calames

La bibliothèque de l’Institut de France compte une importante collection iconographique sur la Première Guerre mondiale parmi laquelle cet ensemble de 29 aquarelles fait figure d’exception.

Ces aquarelles sont retrouvées en 1997, lorsque le château de Braux-Sainte-Cohière est légué à l’Institut de France. Nous apprenons alors que Monsieur Juêtre en est le donateur sans autre indication. Ainsi, nous ignorons s’il s’agit d’un descendant de l’artiste mais des recherches sont en cours depuis l’entrée du fonds dans les collections de la bibliothèque le 6 juillet 2005.

Ces croquis de guerre de A. Gayraud, sous-officier, sapeur du 1er Génie ont été peints pendant les combats en Champagne et en Argonne de 1914 à 1916. À travers le remarquable coup de pinceau de ce soldat dont nous ne savons rien, ce sont plusieurs lieux qui se découvrent à nous, Lévigny, Berzieux, Beauséjour, l’Arbre-aux-Vaches, Binarville, Massiges, Tahure, Ville-sur-Tourbe, le Col des Abeilles, le Bois de la Gruerie, le ravin du Mortier ou encore Bagatelle.

Véritable reportage pris sur le vif ou réalisé d’après ses souvenirs, ces aquarelles, d’une remarquable précision, permettent de se faire une idée tout à fait exacte de la vie du combattant, des armements et des combats. Nous avons également choisi de retranscrire les légendes manuscrites au dos de chaque dessin.

Tour à tour, l’artiste nous fait partager son quotidien, de la construction des ouvrages de défense à la mise en oeuvre des moyens offensifs (mines, pièges), en passant par l’installation des pièces d’artillerie ainsi que le guet qui selon lui, est une “périlleuse mission puisque généralement on y essuyait le premier feu de l’ennemi”. Gayraud nous montre également l’arrivée des renforts cheminant dans les étroits “boyaux” et la patrouille sous bois avant d’aborder le moment terrible de la montée à l’assaut.

Son regard se porte sur cet affrontement avec “ceux d’en face”, de la charge à la baïonnette jusqu’à la capture des prisonniers qui s’accompagne de la prise de leurs armes et de leurs tranchées puis du nettoyage des dernières positions ennemies jusque dans les cratères de mines où se retranchaient les survivants.