Raymond Lantier Le Fonds Raymond Lantier

Inventaire du fonds

Le fonds photographique se présente sous la forme de deux albums de 34 photos très bien conservés, consacrés aux troupes indigènes.

Le premier, de petite dimension (4,7 x 8,8 cm), est atypique, monté par un amateur et témoigne de l’accessibilité, désormais acquise, de la photographie. C’est ainsi qu’un soldat peut faire plusieurs prises, les développer et les monter lui-même dans un album. Sa couverture est également intéressante car, en haut à droite, un drapeau, jusqu’à maintenant non identifié avec précision, est dessiné.

Raymond Lantier, bien que mobilisé en 1914, n’est sans doute pas l’auteur de ces photographies datées du tout début de la guerre. Il se rendra plus tard en Afrique du Nord quand il occupera un poste d’inspecteur des Antiquités en Tunisie. Si nous ignorons la provenance de ces deux albums, nous n’ignorons pas qui est le donateur, élu membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres en 1946.

Raymond Lantier naît à Lisieux le 11 juillet 1886. Étudiant à Caen, à l’École des Hautes Études, puis à l’École du Louvre, passionné d’histoire ancienne et d’archéologie, il s’oriente vers les Antiquités de la Gaule et la sociologie des sociétés protohistoriques. Attaché au Musée des antiquités nationales de Saint-Germain, il rejoint en 1913 l’École des hautes études hispaniques dont il est un des premiers pensionnaires. Appelé en novembre 1914, il est affecté au 319e régiment d’Infanterie mais il est réformé peu de temps après pour paludisme et placé dans le service auxiliaire. Il est autorisé à se rendre en Espagne dès 1915 comme attaché auxiliaire à l’ambassade de France à Madrid jusqu’en 1917 où il est aide-contrôleur de la main d’œuvre étrangère.

En 1932, il devient conservateur en chef du Musée des antiquités nationales de Saint-Germain où il passe toute sa vie jusqu’à sa retraite en 1956. Directeur de plusieurs revues dont Préhistoire qu’il a fondée, il s’éteint en 1980.

Les fonds de l’Institut comptent de nombreuses photographies de troupes issues de l’empire colonial. Le départ de ces zouaves, spahis ou tirailleurs d’Afrique et d’Asie, leur vie quotidienne, leur équipement, leurs activités dans l’armée constituent les sujets de ces clichés tout à fait intéressants pour l’histoire.

Ces albums viennent compléter de façon saisissante les photographies du fonds Auguste Terrier qui témoignent également de la vie des troupes coloniales à l’arrière.