Discours d'ouverture par Léon Guignard
Né à Mont-sous-Vaudrey (Jura) le 13 avril 1852 et mort à Paris le 7 mars 1928.
Élu, le 11 février 1895, membre de l’Académie des Sciences (section de botanique), au fauteuil de Pierre DUCHARTRE.
Botaniste.
Président de l’Institut de France pour 1919. Président de l’Académie des Sciences pour 1919.
Interne en pharmacie des hôpitaux de Paris de 1876 à 1882, il est aussi chef de laboratoire (travaux chimiques) de la Faculté de médecine de Paris (La Pitié). Docteur ès sciences naturelles, il passe pharmacien supérieur. Il est ensuite préparateur de botanique au laboratoire des Hautes Études du Muséum national d’Histoire naturelle (chaire d’anatomie et de physiologie) puis chargé des fonctions d’aide-naturaliste. Jusqu’en 1887, il est professeur de botanique à la Faculté des sciences de Lyon, professeur de botanique appliquée et directeur du jardin botanique de Lyon pendant trois ans. Il enseigne également la botanique générale à l’École supérieure de Pharmacie de Paris et devient directeur des travaux pratiques de micrographie de 1887 à 1900 où il commence à diriger l’École de Pharmacie de Paris. En 1910, il en est le directeur honoraire.
Il est par ailleurs, membre et président de la Société botanique (Paris), vice-président de la Société de Biologie et de la Société nationale d’Agriculture.
Il est également membre de l’Académie nationale de Médecine (Paris).
Discours de Antoine Thomas : "Maître Aliboron"
Né à Saint-Yrieix-la-Montagne (Creuse) le 29 novembre 1857 et mort à Paris le 17 mai 1935.
Élu, le 2 décembre 1904, membre ordinaire de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, au fauteuil d’Anatole BARTHELEMY.
Médiéviste, philologue et linguiste.
Président de l’AIBL pour 1917.
Diplômé archiviste paléographe de l’École des Chartes en 1878, il entre comme stagiaire à la Bibliothèque nationale avant d’être membre de l’École Française de Rome puis Docteur ès lettres en 1883. Pendant dix ans, Il est successivement chargé de cours de langue et littérature romanes, maître de conférences et professeur de langue et littérature de la France méridionale à la Faculté des lettres de Toulouse. En parallèle, il est de 1888 à 1933, chargé d’un cours complémentaire de philologie romane puis professeur adjoint et professeur de littérature du Moyen Âge et de philologie romane à la Sorbonne. En 1895, il est directeur d’études de philologie romane à l’École pratique des Hautes Études, IVe section.
Il est membre et président de la Société de l’Ecole des Chartes (Paris) et du Comité des Travaux historiques et du Conseil de perfectionnement de l’Ecole des Chartes.
Discours de Maurice Fenaille : "L'art de la Tapisserie"
Né à Paris le 12 juin 1855 et mort à Paris le 8 décembre 1937.
Élu, le 22 mars 1919, membre libre de l’Académie des Beaux-Arts, au fauteuil de Jules GUIFFREY.
Chef d’entreprise, mécène et historien de l’art.
Licencié en droit en 1877, il effectue un voyage d’étude aux États-Unis sur les questions pétrolières avant de reprendre en 1883, l’entreprise familiale pétrolière Fenaille et Despeaux. En 1896, il fonde un prix en faveur des artistes tapissiers de la Manufacture des Gobelins et leur fait des dons importants. À partir de 1903, il fait de nombreuses donations au musée du Louvre. L’année suivante, il est président de la section des tapisseries, à l’exposition des primitifs français. En 1908, il achète et rénove le château de Montal (Lot), en 1913, il prend en charge l’exécution du catalogue général des estampes de la Bibliothèque nationale et fait don à l’État du château de Montal. En 1919, il est vice-président du musée Rodin, qu’il enrichit par des dons.
Il œuvre ensuite pour la reconstruction du village de Cléry-sur-Somme (Somme) détruit par la guerre et organise un centre de rééducation pour les mutilés de guerre dans sa ferme de Montagnac (Hérault) et un atelier de tapis au point noué, à Zénières.
Il participe en 1920 à l’Exposition Debucourt au Salon de Marsan avant de faire don de l’hôtel de Joucry restauré (Rodez) à la Société des Lettres, Sciences et Arts de l’Aveyron en 1924. Il fonde, un an après, le Bulletin de l’Académie des Beaux-Arts et inaugure en 1928, le musée Rodin à l’hôtel Biron, le musée Chéret (Nice) et la Casa de Velázquez (Madrid) dont il contribue à la décoration, il aide la Fondation Astor à s’équiper au Manoir de Kérazan. En 1929, il finance le catalogue des estampes de la Bibliothèque de l’Arsenal et aide le Petit Palais à acquérir les dessins des Contes de La Fontaine. En deux ans, il crée et remet au département de l’Aveyron, le sanatorium du château d’Engayresques et permet la réalisation de l’inventaire de la collection de Vinck à la Bibliothèque nationale. En 1937, il inaugure son propre musée Maurice-Fenaille à Rodez.
Il administre l’entreprise pétrolière Steaua française et est actionnaire de nombreuses entreprises, notamment du groupe de presse Carbuccia.
Il crée la Fondation Maurice Fenaille (Académie des Beaux-Arts).
Il est par ailleurs, membre de la Société pour l’Étude de la Gravure française (président-fondateur), de la Société des Amis de la Bibliothèque Doucet (Paris, vice-président), de la Société des Amis du Louvre (Paris), de l’Union centrale des Arts décoratifs, de la Société des Amis de la Bibliothèque nationale (Paris), de l’Histoire de l’Art français (Paris), de la Société des Amis de Versailles et de la société des Amis du Musée Carnavalet (Paris). Il est aussi vice-président du Conseil des Musées nationaux.
Discours de Charles Morizot-Thibault : "Une Tempête dans la seconde classe de l'Institut en 1798"
Né à Nevers (Nièvre), le 29 avril 1853 et mort à Fourchambault (Nièvre) le 29 août 1926.
Élu, le 4 mai 1907, membre titulaire de l’Académie des Sciences morales et politiques (section de législation, droit public et jurisprudence), au fauteuil d’Ernest GLASSON.
Magistrat.
Président de l’ASMP pour 1919.
Docteur en droit en 1877, il est reçu au concours de la magistrature un an après et devient attaché de première classe au parquet de la cour de Paris. De 1880 à 1883, il est substitut au procureur de la République à Moulins puis est procureur de la République à Bourganeuf, Issoire et Corbeil en 1891. Il est ensuite substitut du procureur général près la cour d’appel de Paris de 1895 à 1909 puis conseiller à la cour de Paris jusqu’en 1922. Il est membre de la Commission de Réforme du Code civil.
Discours de Émile Boutroux : "Où allons-nous ?"
Né à Montrouge (Seine) le 28 juillet 1845 et mort à Paris le 22 novembre 1921.
Élu, le 21 mai 1898, membre de l’Académie des Sciences morales et politiques (section de philosophie), au fauteuil de Louis-Léon OLLE-LAPRUNE.
Élu, le 31 octobre 1912, membre de l’Académie française, au fauteuil du général Hippolyte LANGLOIS (32e fauteuil).
Philosophe et historien de la philosophie.
Président de l’ASMP pour 1910. Président de l’Institut de France pour le deuxième trimestre 1917.
Normalien, il fait ses études à l’Université d’Heidelberg en 1868 avant de commencer à enseigner la philosophie au lycée de Caen à partir de 1871. Docteur ès lettres en 1874, il est chargé de cours, puis professeur à la Faculté des lettres de Montpellier puis à Nancy en 1876. Un an après, il est maître de conférences à l’École Normale Supérieure puis professeur d’histoire de la philosophie moderne à la Sorbonne en 1888.
En 1902, il est Directeur de la Fondation Thiers.
Il collabore à de nombreuses revues dont la Cambridge modern History VI en 1906, à la Revue philosophique, à la Revue critique et à la Revue internationale de l’Enseignement.
La dernière séance solennelle du temps de guerre (rappelons que le Parlement venait de ratifier, le 12 octobre, sans enthousiasme d’ailleurs, le traité de Versailles, mais que juridiquement la paix ne fut rétablie que lors de l’entrée en vigueur du traité, le 10 janvier 1920), fut un peu en demi-teinte par rapport aux précédentes. Certes, le président de l’Institut, Léon Guignard, marqua les acquis de la victoire, dans ce style convenu qui était caractéristique de la mobilisation de ses confères depuis 1914 :
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