Les hôpitaux auxilaires

Nous avons tous en tête l’image des hôpitaux de campagne installés non loin du front, les brancardiers s’affairant à administrer les premiers soins aux blessés dans un décor de panique.

Cependant, dès le début de la guerre, des plans d’évacuation sont pensés et établis par l’Armée vers des hôpitaux militaires ; en témoigne le récit de Maurice Genevoix.

Si les blessés vont dans un premier temps dans ces grands hôpitaux, la violence des combats mêlée à la durée inattendue du conflit font qu’ils s’engorgent rapidement.

C’est en 1913 que le Service de santé prévoit le déficit des lits et pour pallier ce manque, s’adresse à la Croix-Rouge qui s’engage à ouvrir et entretenir des hôpitaux auxiliaires. Ceux-ci sont souvent regroupés sous l’appellation d’« hôpitaux temporaires » (à différencier des hôpitaux complémentaires, exclusivement gérés par le Service de santé).

À l’époque, la Croix-Rouge se divise en trois organes : la Société de secours aux blessés militaires (S.S.B.M.), l’Union des femmes françaises (U.F.F) et l’Association des dames françaises (A.D.F). Ils se répartissent la gestion des hôpitaux auxiliaires reconnaissables grâce à un système de numérotation. Ainsi, de 1 à 100 pour la S.S.B.M, de 101 à 200 puis la série des 400 pour l’U.F.F, enfin, de 201 à 300 puis la série des 500 pour l’A.D.F.

Le terme « hôpital auxiliaire » apparaît pour la première fois dans le «  Règlement sur le Service de santé en campagne » du 4 avril 1867. Il peut s’agir soit d’installations mobiles, soit de structures fixes et bien souvent aménagées spécialement en hôpital.

C’est le cas de Paris qui se couvre, dès le début de la mobilisation, d’hôpitaux auxiliaires. Un grand nombre de rues abritent ces bâtiments mais peu en gardent le souvenir aujourd’hui. Les hôpitaux militaires, le Val de Grâce, Villemin, Bégin, D. Larrey et le Grand Palais étaient ainsi relayés par d’autres hôpitaux, cliniques, dispensaires, fondations et maisons de santé.
Plus insolites, des lieux sont expressément aménagés tels des palaces ou des hôtels comme le Ritz, le Bristol et le Lutétia. On installe même des lits dans les écoles, lycées, gares et bibliothèques.