L'arrivée des blessés

Les soldats blessés au front sont acheminés selon un plan d’évacuation organisé par le Service de Santé du Ministère de la Guerre. Le livret militaire qu’ils ont sur eux est une mine d’informations sur leur itinéraire. Selon leur blessure, les blessés sont dirigés vers des hôpitaux de campagne où ils reçoivent les premiers secours puis des hôpitaux d’évacuation. Enfin, ils sont transportés vers les hôpitaux militaires ou dans les hôpitaux auxiliaires et complémentaires.

À l’hôpital, les soldats arrivent le plus souvent par convois de 4 ou 10 blessés entre minuit et 4h du matin. La majorité est venue en train par la gare de La Chapelle puis en voiture jusqu’à la place Saint-Georges.

Les infirmières de nuit, des religieuses franciscaines, sont chargées de sortir les blessés des voitures, de les monter au 1er étage, puis de leur donner les premiers soins. Le lendemain, ils reçoivent la visite du docteur.

Au sujet des infirmières, Frédéric Masson a ces mots :

« L’énergie et la résistance qu’elles ont déployées, et qu’elles déploient chaque jour, le moral dont elles font preuve, leur action continuelle sur les blessés, leur bonne grâce qui ne tolère aucune familiarité et qui leur assure le respect en même temps que l’affection de tous […] »

L’administration se charge de consigner soigneusement sur une fiche particulière toutes les informations recueillies dans le livret militaire du soldat. Faute de ce document, il est nécessaire de s’adresser directement au malade mais il est parfois trop affaibli pour répondre ou ne parle pas le français. Ainsi, les fiches sont incomplètes ou quelquefois inexistantes. Sur 998 soldats blessés qui ont séjourné à l’hôpital, seuls 681 nous sont connus.

Frédéric Masson écrit :

« l’Hôtel Thiers hospitalise des hommes de toutes les provinces de France. La plupart ne savent point en entrant, ce qu’est l’Institut, ils l’apprennent par les soins qu’ils reçoivent, par les attentions dont ils sont l’objet, par la beauté des salons où leurs lits sont disposés, par la noblesse et l’étendue des jardins où leur convalescence fait ses premiers pas. »