L’émoi de l’opinion publique mondiale

Immédiatement, l’annonce de l'incendie suscite un bouleversement au sein de la communauté internationale. Celui-ci est vivement condamné et l’on parle de martyre belge.

L’incendie de cette nouvelle bibliothèque d’Alexandrie alimente la propagande d’une guerre aux allures de combat idéologique, la civilisation face aux crimes de la barbarie allemande. On stigmatise le mépris des engagements, l’Université et la bibliothèque étaient protégées par la Convention de la Haye.

De façon concrète, des particuliers et diverses sociétés promettent des dons en argent ou en livres et c’est ce qui va faire naître l’idée, au sein de l’Institut de France, de la création d’un large Comité international capable de centraliser, favoriser et organiser les dons pour la reconstruction de la bibliothèque de Louvain avec comme objectif de permettre à l’Université d’assurer sa rentrée.

L’Institut de France semble être le mieux placé dans cette tâche. En effet, il lui incombe de s’adresser aux écrivains, artistes et savants des académies et universités des divers pays, notamment par le biais de ses correspondants, et solliciter l’envoi de livres, de collections ou de souscriptions. Le but est donc de coordonner toutes les initiatives particulières en leur servant de centre, d’intermédiaire et de conseil.

C’est Pierre Imbart de La Tour qui conduit le mouvement, il en est d’ailleurs l’initiateur au nom de l’Institut, qui l’envoie au mois de novembre 1914, recueillir l’adhésion du Gouvernement belge, réfugié au Havre. Historien, académicien des sciences morales et politiques né en 1860, il signe le début de sa participation à l’effort de guerre en créant le Comité régional qui vient en aide aux réfugiés français ou belges par des dons de vêtements et nourritures.

Particulièrement actif, il s’illustre également dans la lutte contre l’influence allemande en Espagne en 1916 mais c’est son rôle dans la reconstruction de la bibliothèque qui sera le plus marquant et sans doute, le plus gratifiant pour lui. En effet, son inlassable soutien sera unanimement reconnu, par les autorités universitaires de Louvain mais aussi par le roi des Belges, Albert Ier.