« La Grèce et la guerre » : XXIVe Colloque de la Villa Kérylos
Lundi 1er décembre 2014
9 avril 2015
L’Institut de France a souhaité mettre à la disposition du plus grand nombre certains de ses fonds et collections, qui témoignent de la vie de l’institution, et de ses membres, pendant la Première guerre mondiale.
Ce site en est la vitrine : recueils des discours des rentrées solennelles, activité des hôpitaux auxiliaires dans des locaux de l’Institut à Paris et à Chantilly, extraits des fonds déposés au fil du temps par des académiciens ou des personnalités à la bibliothèque de l’Institut.
Plus d’un demi-siècle après la Grande guerre, Maurice Genevoix, de l’Académie française, se retourne dans son livre La mort de près sur l’appelé, le soldat qu’il fut, et évoque ses « ultimes recours » face à cet événement : "le sentiment de responsabilité, le sang-froid nécessaire, et l'action."
Quand on se penche sur son passé, il est humain d’espérer y trouver de la grandeur, et ce sentiment de responsabilité, ce sang-froid et cette action loués par Genevoix. Amarré quai de Conti, l’Institut a vécu par la force des choses, comme et avec des millions de Français, « à l’arrière ».
Il a participé, matériellement et intellectuellement à l’effort de guerre. Beaucoup de ses membres se sont battus, sont morts. Beaucoup d’autres, personnalités de leur époque, ont mis leurs forces dans la balance et dans le combat politique en vue d’une sortie du conflit, qu’ils avaient pensée, préparée.
Le but de ce site n’est pas de dresser un tableau de parcours individuels, chaque académicien appartient avant tout à son académie. Il s’agit de dresser un tableau d’un engagement collectif d’une institution qui fait face à un conflit qui dépassait l’imagination.
Gabriel de Broglie
Chancelier de l'Institut de France
À la bibliothèque de l’Institut, un répertoire de documents liés au conflit a été constitué dont ont été extraits ceux susceptibles de contenir des photographies ; le dépouillement et la reproduction numérique quasi-intégrale de ces images sont aujourd’hui faits.
L’ensemble constitué par les photographies de la Première Guerre mondiale n’est pas le plus important de ceux que comptent les collections de l’Institut. Au regard des photographies scientifiques ou des vues d’archéologie (plus de six-cents pour les premières, plusieurs milliers pour les secondes pour le seul XIXe siècle), directement en lien avec les activités de l’Institut, les différents fonds dédiés à la Grande Guerre répertoriés à ce jour sont moins abondants : ils totalisent 417 photographies originales et 187 imprimées, dans des éditions historiques parues entre 1914 et 1918.
Les découvertes futures ne sont pas à écarter pour autant : c’est le propre des recherches dans un établissement riche et divers comme l’est la bibliothèque de l’Institut.
Les photographies sont entrées à la bibliothèque par diverses voies. Les fonds manuscrits de membres de l’Institut légués à l’établissement peuvent en contenir : accompagnées de journaux et mémoires, de courriers et de documents d’archives, ces clichés amateurs, souvent pris sur le vif, appartenaient aux académiciens, jeunes soldats pendant le conflit (fonds Jacques Zeiller, entré à l’Académie des inscriptions et belles-lettres en 1940, fonds Raymond Lantier, également membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres à partir de 1946). D’autres fonds ont été légués par des hommes, comme Auguste Terrier ou Pierre Domec, qui n’étaient pas membres de l’Institut.
On peut ajouter à la collection de photographies, des documents graphiques divers : affiches, caricatures, cartes postales, dessins imprimés (caricatures notamment) mais aussi originaux comme ceux exécutés à la plume et aquarellés par Louis Hautecoeur (entré à l’Académie des beaux-arts en 1952) représentant les soldats de la 152ème division d’infanterie, ou les aquarelles d’A. Gayraud, sous-officier du 1er Génie, rassemblées dans un carnet de croquis (collection de Braux Sainte-Cohière), réalisées durant les combats en Champagne et en Argonne entre 1914 et 1916, et d’un réalisme parfois saisissant. À ces documents dont certains relèvent indéniablement de l’art, s’ajoutent, les revues illustrées, particulièrement intéressantes durant la Grande Guerre.
C’est donc un ensemble iconographique assez complet qui est conservé dans les collections de l’Institut.